C'était une intéressante semaine pour les médias sociaux aux Etats-Unis. Par trois fois, ils ont prouvé que leurs pouvoirs ne cessent de grandir et que leur adoption massive n'a pas fini de changer la société. La preuve par 3.
"Pièce à conviction nr. 1 : quand le New York Times cède à la pression de Twitter. Samedi, le New York Times publie la nécro de la scientifique canadienneYvonne Brill, disparue quelques jours plus tôt. Mais, le bœuf stroganoff semblant peut-être moins rébarbatif que la propulsion spatiale, l'hommage s'ouvre sur lestalents culinaires et la dévotion maternelle de la chercheuse. Un choix sexiste qui déclenche la fureur de Twitter, comme le montre cette belle collection Storify. Et, face à la fronde.... le New York Times cède et change l'attaque de sa nécro ! Quel coup pour Twitter qui vient de, "collectivement jouer les "secrétaire de rédaction" du quotidien de la côte Est !
Pièce à conviction nr. 2 : quand Instagram devient l'outil de travail des pros. Et où il est encore question du New York Times. Les lecteurs de son édition dominicale y ont vu s'étaler une photo d'un joueur de baseball prise sur Instagram. Mieux : elle a été prise et éditée par un photographe du journal et non un amateur ou "journaliste-citoyen". Ce n'est pas la première fois que la presse puise dans Instagram, mais c'est la première fois qu'une des photos du réseau social de photo s'étale ainsi en Une d'un grand média. C'est un tournant qui rappelle l'irruption de vidéo YouTube sur les écrans de télé et qui pourrait être bientôt amplifiée avec l'essor de Vine.
Pièce à conviction nr. 3 : quand même l'autorité des marchés financiers donne sa bénédiction. C'est peut-être l'ultime preuve que, pour les institutions américaines, désormais, les médias sociaux "c'est du sérieux". La SEC, l'autorité américaine des marchés financiers, vient en effet de donner son feu vert à la diffusion d'informations financières sur les réseaux sociaux. L'enjeu était de garantir un accès équitable des investisseurs à l'information financière. Un sujet qui avait été soulevé après que le patron de Netflix ait annoncé que son site avait franchi le cap du milliard d'heures visionnées... sur Facebook.
Alors, quelles frontières reste-t-il à conquérir pour prouver que les réseaux sociaux ont décidément infiltré tous les étages de notre société ?"